Que faire de la frustration?
Arghhh, on la connait tous, cette sensation désagréable dans le ventre, qui nous dit que quelque chose ne va pas, non ? on se sent empêché d’atteindre un but ou de satisfaire un désir qui, sur le coup, semble hyper important. Ca vous parle ? bienvenue dans le monde de la frustration.
Si vous avez vu vice-versa, le film de Pixar sur les émotions, vous avez constaté que la frustration n’y était pas. Le film se base sur les 5 émotions de base, joie, tristesse, colère, peur et dégoût. La frustration est une émotion complexe, composée de colère et de tristesse mélangées. Colère de ne pas pouvoir, tristesse de se sentir impuissant, de ne pas avoir les ressources. Généralement, quand on pense ne pas avoir la capacité d’agir, les croyances limitantes ne sont pas loin ! par exemple, je ne suis pas assez compétent.e, je n’y arriverai jamais, je suis nul.le, etc.
Vous comprenez donc qu’une part de la frustration peut venir du fait que vous vous limitiez vous-même. Une autre part peut être de ne pas avoir conscience d’avoir un besoin, une envie, un désir.
Prenons un exemple: si je crois que je ne suis pas faite pour courir, car j’ai toujours été en surpoids, je peux me sentir frustrée chaque fois que je vois de la pub pour la ColorRun de ma région (une course familiale où on se balance des pigments de couleurs, ça a l’air vraiment sympa). Si je n’ai jamais pris conscience que j’avais vraiment envie de participer à ce genre d’évènements, que ça n’était pas juste un “rêve”, je ne vais pas comprendre d’où vient ma frustration. Donc, tout pendant que je crois que je ne suis pas “faite” pour courir ou que je n’ai pas conscience que j’en ai envie, je risque d’être de mauvaise humeur à chaque annonce de la ColorRun et éventuellement de faire payer les autres (les pauvres), pour cette frustration !
Par contre, si je sais reconnaitre les signaux, je pourrais alors plus facilement voir le besoin qui se cache derrière et en prendre soin, d’une façon ou d’une autre.
Aussi, quand vous sentez :
- les mâchoires qui se crispent
- le ventre qui se tend
- l’impression de ne pas être à la hauteur
- le sentiment de ne pas pouvoir y arriver
demandez-vous si la frustration n’est pas en train de s’inviter.
Pour désamorcer ce sentiment au plus vite, il convient généralement d’identifier ce qui le génère, puis de prendre du recul. Posez-vous la question :
→ Qu’est-ce que je vis maintenant qui peut me faire me sentir mal ? Qu’est-ce que j’ai vu ? senti ? imaginé ? Quand c’est concret pour vous (vous pourriez l’expliquer à un enfant de 5 ans), continuez avec :
→ Est-ce vraiment si facile et suis-je vraiment si nul.le (ou tout autre jugement que vous pourriez poser) de ne pas y arriver ?
→ qu’ai-je déjà mis en place pour le faire et pourquoi est-ce que ça n’a pas fonctionné ?
Si je reprends l’exemple plus haut, une fois mon désir identifié, je pourrai prendre les décisions nécessaires (m’y mettre avec un coach, m’acheter des baskets, renoncer à cette courses pour des raisons de santé et non à causes de mes croyances).
Dans les livres sur les émotions, la frustration est souvent présentée comme l’initiatrice de la colère, l’allumette qui met le feu aux poudres si je peux dire.
Ce que je constate dans ma pratique, c’est que plus la frustration va augmenter, plus il y a de risque que la colère puis la crise se présentent… c’est l’escalade. Il est donc vraiment nécessaire de prendre soin des besoins cachés derrière la frustration pour pouvoir vivre en harmonie avec soi-même.
Concrètement, vous pouvez pratiquer la cohérence cardiaque pour calmer le système nerveux, et avoir ainsi accès à plus de ressources au niveau cérébral. Quand votre système s’emballe, il est plus difficile d’avoir accès à son intelligence et d’avoir une vision méta. Respirez durant 5 minutes (mettez un minuteur), en comptant 4 secondes à l’inspiration et 6 secondes à l’expiration. Pratiquée régulièrement 3x par jour, la cohérence cardiaque est un merveilleux outil pour gérer la frustration, mais également le stress et les problèmes de sommeil.
Tenir un journal de fiertés peut également permettre de relativiser la frustration et le sentiment de ne pas y arriver. Chaque jour, ou chaque mardi par exemple, prenez le temps de noter une à 3 choses dont vous êtes fier.e. ça peut être tout simple, comme avoir réussi une nouvelle recette par exemple. Prenez le temps de savourer le sentiment de fierté qui s’active au moment du souvenir, c’est très agréable et cela fait également du bien au niveau hormonal (on sécrète de la dopamine, hormone de la motivation et de la récompense).
Vos sentiments sont uniques, mais les molécules qui les véhiculent sont les mêmes chez tout le monde. Votre expérience de vie est unique. Cependant, il existe un point commun à toutes les expériences de vie : chaque cerveau a pour but sa propre survie. – Loretta Breuning